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LUTOPY

mise à jour du mardi 15 janvier 2013

 

Cette page tente de rendre compte des séances de l'atelier LUTOPY qui a vu le jour le 26 novembre 2011 au sein de L'Université Populaire de Perpignan (UPP)

 

 

 

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Calendrier des prochaines séances 2012-2013 :

- 17 janvier 2013
- 31 janvier
- 21 février
- 07 mars  (vérifier que la fac soit ouverte).
- 04 avril 
- 18 avril 
- 16 mai
- 06 juin

de 18h30 à 20h / Salle F331 à l'UPVD (Université de Perpignan)

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La première séance de l'année 2012-2013 de l'atelier "Lutopy" a eu lieu le 15 novembre 2012.


Tout le monde rêve d'une société idéale, mais lorsqu'il s'agit de la construire on se trouve démuni devant l'ampleur de la tâche.


Ne pourrait-on pas essayer de travailler sur des éléments plus précis, sans oublier qu'ils sont reliés les uns aux autres ?
Les participants ont décidé de passer en revue cette année différentes composantes fondamentales de la vie et des sociétés humaines, dans le but de dégager un maximum d'idées pouvant s'intégrer plus tard dans l'étude du jeu :
alimentation, habitat, outils, vêtements, énergie, transports, éducation, santé, culture, organisation politique, territoire, sexe, biens communs…
Comment voyons-nous ces composantes dans notre monde futur ?


La prochaine séance, le 17 janvier, sera dédiée à l'alimentation.
18h30 salle F331 à l'UPVD (
Université de Perpignan).


En préparation à cette séance nous avons vu, le film de Marie-Monique Robin "Les Moissons du futur" proposé le mardi 27 novembre dernier au Castillet. Ce film a été suivi d'un débat dans le cadre du festival ALIMENTERRE.

A la fin de la séance les participants détermineront le sujet de la séance suivante.

 

 

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l'ATELIER "LUTOPY" 2012-2013:

29 novembre 2012

Le mercredi 12 décembre nous avons vu au Castillet le documentaire de Jacques Sarasin, "Ecuador"

13 décembre 2012

 

 

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Comptes-rendus de l'ATELIER "LUTOPY" 2011-2012:

Remarque:

Les compte-rendus d'atelier ci-dessous sont rangés en ordre inversé.

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 9 du 26 avril 2012

Suite à l'expérimentation pratique du "Jeu de l'Île" du 31 mars dernier animée par Robert Majenti, il a été proposé une analyse-débat de cette expérience.

Afin de nourrir le projet, il semble nécessaire que chacun puisse exprimer sa vision d'un monde futur (ou monde idéal ou monde utopique). Cela pourrait être un texte, une liste, des schémas, une nouvelle, un brouillon avec des taches et des ratures, une nappe de restaurant avec des griffouillis, etc... Ceux qui sont intéressés peuvent m'envoyer leur contribution par mail ou par courrier postal. La séance suivante (12 mai) serait donc consacrée à l'examen des différentes propositions et à la constitution d'une base d'idées communes permettant d'initialiser une simulation sommaire de jeu afin de pouvoir, après une phase de "micro-conception", commencer enfin à s'amuser à les tester.

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 8 du 31 mars 2012

Nous avons expérimenté le "Jeu de l'Île" avec Robert Majenti.

Pour pouvoir pratiquer ce jeu dans de bonnes conditions, la durée de la séance a été augmentée exceptionnellement d'une heure: (9h30-12h30).

Nous étions 15, répartis en trois groupes de 5: A, B et C.

Chacun disposait d'une feuille de route spécifique à chaque groupe et d'un petit pécule en jetons, capital destiné à financer le démarrage du jeu.

(Des éléments complémentaires seront placés ici ultérieurement).

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 7 du 3 mars 2012

Robert Majenti nous a présenté le "Jeu de l'Île".

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 6 du 18 février 2012

Compte rendu en cours d'élaboration dont:

Détournement du Monopoly:

Seraient conservés :

Le plateau ainsi que le fonctionnement en boucle et les deux dés.

La case départ ainsi que le fait de recevoir un revenu de base. Celui-ci pourrait être distribué de manière régulière (délai à définir) sachant qu'il faudrait en contrepartie restituer le solde qui ne vaudrait plus rien (monnaie fondante).

L'argent dans sa fonction de moyen d'échange. Toutefois le concept de monnaie fondante empêcherait la spéculation.

Les cases "Caisse de communauté" et "Chance" faisant intervenir le hasard et le principe des cartes surprise seraient conservées, (leur dénomination pouvant changer).

Les cases "bien-public" (distribution d'eau, électricité, transports), qu'il faudrait défendre collectivement contre les aléas négatifs pouvant entraîner leur blocage et surgissant au hasard des cartes retournées. Pourraient s'ajouter d'autres services publics (télécommunications, hôpitaux, écoles, universités, ...).

Les maisons et hôtels rebaptisés habitations individuelles et collectives (Eco-hameaux).

Le parking pourrait trouver une autre fonction (hôpital, santé, agriculture vivrière, élevage, arts, culture).

L'idée d'espaces, de territoires à aménager serait conservé. Encore faudrait-il définir ce qui pourrait y être fait.

De la capacité des joueurs à s'allier dans l'adversité dépendrait leur capacité à gagner. L'ensemble des joueurs perdrait ou gagnerait contre le jeu.

Nous allons donc continuer à explorer cet aspect et commencer à imaginer une société fonctionnant différemment de façon à dégager des éléments constitutifs du futur jeu.

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 5 du 4 février 2012

Les échanges ont été denses. N'ayant pas reçu de contributions. J'ai écouté le document sonore et pris des notes, mais n'ai pas fini de les mettre en forme.

Néanmoins :

Suite à la demande de certains de ne pas être filmés il est précisé que la vidéo reste un moyen de garder des traces de notre travail, à notre usage.
Rien ne sera diffusé à l'extérieur (montage, clip…) qui n'ait fait l'objet d'un consensus, ce qui est conforme à nos aspirations "démocratiques". La discussion reste ouverte au fur et à mesure de l'évolution du projet.
Anne-Laure propose une formation à la vidéo au cours de nos séances pour qui est intéressé.


Nous avons déterminé pour l'instant 4 pistes :

- Détourner un Monopoly existant (solution Dorothée).

- Considérer un parcours de mutation, de transition entre le système capitaliste actuel et une utopie égalitaire sans hiérarchie.
Y- arrive-t-on ? N'y a-t-il pas une impossibilité structurelle à imaginer cette solution sans tomber dans une "rupture" à risque totalitaire ?

- Considérer un système utopique en place (qu'il faudra définir) et se retrouver à le défendre contre les dérives possibles. A l'issue de cette version tous les participants gagnent ou perdent ensemble.

- le Logopoly d'Octavio et Ariane "(logos: pensée; polys : plusieurs), serait un jeu pour nous inciter à penser en ayant le plaisir de la réflexion et de la découverte et l'agrandissement de notre connaissance : tant du langage (des mots et des choses) que du monde et de tout ce qui a un rapport aux humains et à leurs rapports entre eux". (Voir plus bas séance 3)

la liste n'est pas limitative et pourrait évoluer en fonction de l'avancée de nos travaux.


Nous avons défini deux tâches qui pourraient être effectuées hors atelier:

- un groupe pourrait se charger de revenir sur les utopies que nous avons pu rencontrer dans les films visionnés, ("Les sentiers de l'utopie", "Marinaleda", le site Cecosesola) et réaliser un tableau des concepts rencontrés, de leurs avantages et leurs inconvénients ?

- un deuxième groupe pourrait se charger d'analyser le Monopoly et de faire des propositions de détournement. (Renée, Hélène et Robert ont décidé de se revoir hors séances de l'atelier au sujet du détournement du Monopoly et de présenter leurs premières réflexions au cours de la prochaine séance).

INFORMATIONS :

Robert Majenti, enseignant en économie viendra nous initier au "Jeu de l'Ille" le samedi 3 mars.

Claude nous signale un article de la revue Vacarme éclairant les enjeux des prochaines élections intitulé "Occupons le vote". Cite également le site Médiapart et la nouvelle RDL (Revue des Livres) dont les commentaires et contenus sont intéressants.

Conférence :
«L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique» par Myret Zaki et Etienne Chouard
http://www.youtube.com/watch?v=TLjq25_ayWM&feature=player_embedded#%21


Octavio nous communique deux liens en français sur la Centrale Coopérative des Services Sociaux de Lara (CECOSESOLA), au Venezuela, qui a pour devise:
"Nourrir les villes en établissant une relation directe entre producteurs et consommateurs", et qui existe depuis 44 ans. CECOSESOLA est une coopérative de la région centre occidentale du Venezuela, fondée en 1967, qui intègre soixante organisations communautaires et quatre cent soixante travailleurs associés.
http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/13651-la-sante-autogeree?format=pdf
http://abiodoc.docressources.fr/docnum/echosducota_97_2002_p16-20.pdf

Enfin, un lien avec la Compagnie des Jeux d'Aniane dont l'onglet ressources (Bibliographie et liens) est une véritable mine.

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 4 du 21 janvier 2012

Le Film
Nous avons vu le film "Marinaleda, un village en utopie", documentaire de Sophie Bolze (Tarmak-films, France, 2009).
La discussion ultérieure a permis de dégager les idées suivantes (liste non limitative):


Ce film peut-être considéré comme un film de propagande, mais qui contient sa propre critique.
Il permet d'appréhender les limites d'une expérience d'autogestion qui se situe à l'intérieur de la société capitaliste.
Limites des participations selon l'âge, la génération, la conscience politique...
L'importance de la mémoire et de la connaissance.
Les réflexes liés aux caractéristiques du monde capitaliste : spéculation, individualisme nuisible à la cohésion du groupe, modification des règles du jeu quand elles lui deviennent moins favorables, course perpétuelle à la performance qui broie les liens sociaux et augmente la pauvreté…
Cela pose la question de la dose de relation possible avec le monde capitaliste pour pouvoir assurer la pérennité d'une solution "utopiste" sans risquer de la voir laminée ou récupérée…


- Octavio nous a signalé qu'il existe une coopérative utopique fonctionnant depuis 40 ans au Vénézuela et dont nous reparlerons dès que nous aurons suffisamment d'informations :
En attendant on peut aller jeter un coup d'œil sur le site http://www.cecosesola.org/


Vidéo

Nous avons débattu autour de la proposition d'Anne-Laure de garder des traces vidéo de notre atelier.
Certains d'entre nous sont gênés par la présence d'une caméra, (et, ou) ne souhaitent pas se trouver sur les images, (et, ou) ne voient pas la nécessité de garder des traces vidéo, sachant que nous avons des enregistrements audio.
D'autres trouvent que cette proposition est une chance, (et, ou) que, par exemple, ces traces permettront une fois montées en clip d'expliquer plus facilement nos travaux au prochain Printemps des UP, (et, ou) que nous avons des difficultés à produire et conserver des traces pour alimenter la mémoire de nos travaux et donc que ce moyen pourra être utile.


La solution de la majorité traditionnelle (50%) n'a pas été retenue pour trancher.
Les participants trouvent plus juste de discuter jusqu'à trouver un consensus.


A l'issue de la discussion, il a donc été décidé d'accepter la proposition d'Anne-Laure, sachant que ces enregistrements vidéo resteront à usage interne. Si nous souhaitons un jour les utiliser pour une présentation externe, les images choisies ne comporteront pas l'image des personnes qui ne souhaitent pas s'y trouver. La discussion reste ouverte à tout moment.

Prochaine séance

Changement de Salle

Une salle plus pratique nous a été attribuée : la F331 au 1er étage, juste au dessus de la F309.

Pour ceux qui ont des difficultés à monter les escaliers il existe un ascenseur accesssible à droite après la porte des toilettes du rez de chaussée.


Au cours de la prochaine séance (samedi 4 février salle F331) il sera proposé :
- de discuter autour des deux propositions de cheminements (Dorothée / Octavio-Ariane) afin de les éclaircir et préciser leurs contours,
- de préciser les concepts que nous souhaitons voir apparaître dans notre futur jeu (suite et développement du tableau vert de la séance 3).

 

 

Deux Infos :

Les institutions et les opportunistes semblent avoir bien compris l'intérêt du jeu pour faire connaître leurs idées :

Jeu €conomia : http://www.ecb.eu/ecb/educational/economia/html/index.fr.html

 

Le Monde 29 janvier 2012 :
Gagner l'Elysée... à coups (tordus) de dés
Vous connaissez toutes les réponses du Trivial Pursuit, et " Questions pour un champion " n'a plus de secrets pour vous. Vous êtes convaincu que la politique est un jeu... de société. Elisez-moi !, le nouveau jeu de Marabout, lancé à 100 jours de l'élection présidentielle (15,90 euros la boîte), est fait pour vous.
Le but consiste tout simplement à être élu président de la République. Campagne, duels télévisés, alliances, meetings : tout l'arsenal dont dispose un candidat est à votre disposition pour parvenir à la magistrature suprême.
Sauf que ce parcours, à l'image d'une certaine réalité, peut être parsemé d'embûches. Toutes les stratégies et tous les coups sont permis. En haut, le débat d'idées, le programme ; en bas, les chausse-trapes et les coups tordus. Pour gagner, il faut amasser un maximum de points.
Dans le divertissement imaginé par Elsa Freyssenet, chef adjointe du service politique du quotidien économique Les Echos, et Mathieu Blayo, concepteur de jeu, ces points-là sont des points de vote.
Quant aux candidats, ceux que vous incarnerez sont à choisir parmi une vingtaine de personnages politiques de ces trente dernières années, encore vivants - voire parmi les actuels candidats à l'élection présidentielle de 2012 - ou décédés.
Au cours d'une partie, la règle précise que deux candidats d'une même famille politique - par exemple François Hollande et Martine Aubry (PS) ou Jean-François Copé et François Fillon (UMP) - ne peuvent s'affronter.
Un bémol toutefois : la gauche de la gauche peut présenter plusieurs candidats et Dominique de Villepin peut participer, quelle que soit l'identité des autre candidats de droite...
Chaque joueur débute avec cinq cartes en main : des " bonus " qui font gagner des points de vote, des " malus " qui en font perdre, etc. Parmi les cartes bonus, on relève le sondage favorable, la salle comble lors des meetings, le succès de votre livre-programme en librairie.
Affaire de moeurs
Coté malus, l'affaire de moeurs peut plomber votre campagne. Une personnalité de votre parti accusée d'agression sexuelle vous fera perdre un point de vote, tout comme le juge qui enquête sur les employés de votre parti dont les salaires sont payés par des fonds municipaux...
Passées ces épreuves, deux candidats se retrouveront au second tour. Avec, en prime, un débat télévisé au cours duquel il faudra répondre à des questions de plusieurs niveaux.
Si tout le monde se souvient bien évidemment le nom du candidat à l'Elysée à avoir déclaré un soir de premier tour, en 2002 : " J'assume pleinement la responsabilité de cet échec et j'en tire les conclusions en me retirant de la vie politique ", qui se souvient, en revanche, du candidat de 1965 qui se présentait comme " Monsieur TV " sur ses affiches et avait incrusté sa photo dans un poste de télévision ?
Que ceux qui ont répondu Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat et candidat du Rassemblement national, jurent qu'ils n'ont pas utilisé Google pour trouver la solution !
François Bostnavaron © Le Monde

 

 

LES COMMENTAIRES ET CONTRIBUTIONS REÇUES

David 15 / 01 / 2012 :
Découvrir et tester par le jeu d´autres formes sociétales et familiariser un large public avec les concepts d´utopie et de société alternative.
 
Je n´avais pas encore lu les différentes propositions ou les commentaires qui vous ont déja été transmis. Voici, à la-va-vite, mes premières impressions. Pourquoi, dans un premier temps tout au moins, si l´on prétend inventer un jeu destiné à un large public, commencer par faire référence à l´UTOPIE et à une SOCIETE ALTERNATIVE?. LUTOPY, un peu trop sérieux. Le MONOPOLY, qui serait l´envers de ce jeu, n´a pas été baptisé, intelligemment, BOURSOPOLY, ou GAGNOPOLY.
 
Un  jeu théoriquement ouvert à tous, devrait commencer par être ludique et divertissant, non pas pesant et moralisateur. Sur quelles valeurs, quels enjeux (n´ayons pas peur de ce mot) on va convaincre les joueurs éventuels, (en dehors du  cercle restreint de ses "inventeurs"), de se mettre autour d´une table pour passer un bon moment ensemble. (Et, peut-être un jour, au bout de X mois ou X années, faire apparaitre l´idée ou le besoin d´une société différente ou alternative (je n´aime pas beaucoup, personnellement, ce concept de société "alternative", blanche comme neige, opposée à la noirceur de notre monde actuel). Je le trouve peu réaliste et même dangereux, vu les expériences qui ont jalonné les cent dernières années (et plus). "Un monde meilleur et possible"? opposé au "meilleur des mondes alternatifs"? A chacun son opinion là-dessus. 
 
L´idée d´un jeu, en référence au MONOPOLY, me paraît très bonne... et très difficile à concevoir. Une petite idée: les jeux des enfants, surtout les jeux de rue, sont (ou étaient) faciles et attrayants. ¿Ne pourrait-t´on pas faire une recherche là-dessus: sur leurs règles, leurs enjeux... Il doit bien y avoir, quelque part, des spécialistes qui ont fait des travaux sur ce thème.

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 3 du 7 janvier 2012

Que faire de cette liberté toute neuve ? Nous avons quelques difficultés à nous organiser. Souvenez-vous, nous avons choisi de concevoir un jeu, mais en plus d'imaginer les moyens pour y parvenir. Imaginer le chemin.

Il nous faut un peu de temps pour nous accorder certes, mais cela fait aussi partie du jeu.

Nous avons besoin d'un minimum d'ordre et nous avons retrouvé la méthode de distribution de parole que Michel Tozzi utilisait dans son atelier philo. Analyser le Monopoly et le "Jeu de l'Île" pourrait être utile. Nous disposerons d'un Monopoly à la prochaine séance et Robert Majenti viendra nous présenter le Jeu de l'Île au cours d'une séance ultérieure.

Quelles valeurs souhaitons-nous utiliser dans ce futur jeu ?

Deux textes envoyés par Michel Tozzi à l'atelier philo de l'UPP arrivent à point nommé pour nous y aider. (voir plus bas).

 

 

Nous avons commencé à travailler, mais nous n'avons pas utilisé la technique de la boite contenant les notes de chaque intervenant. La seule trace qu'il nous reste est une image du tableau vert ou certaines bribes d'interventions ont été sommairement notées :

Puis dans le même temps, nous avons commencé à noter quelques idées concernant le futur jeu et quelques actions que nous pourrions mener, sur une autre partie du tableau:

 

Au cours de la prochaine séance nous verrons le film "Marinaleda, un village en utopie", documentaire de Sophie Bolze (Tarmak-films, France, 2009). Il nous permettra de nous rapprocher de ce village aperçu dans le film "Les sentiers de l'Utopie" et d'y découvrir que le chemin est semé d'embûches dont on pourra s'inspirer pour notre "jeu"...

 

LES COMMENTAIRES ET CONTRIBUTIONS REÇUES (Pour ce qui est du "désaccord" ci-contre, prière de vous référer à l'article du Monde du samedi 14 janvier 2012 page 7, cahier Cultures & Idées. J'imagine que pour faire avancer les choses il suffit d'appliquer de suite, ici et maintenant, toutes les petites modifications en notre pouvoir. Autre exemple, pour faire disparaître les McDos, il suffit de ne plus y mettre les pieds...).

Du côté de l'atelier philo circulent deux textes fort intéressants et très utiles à notre entreprise, provenant de l'UP de Narbonne et relayés par Michel Tozzi: "La société alternative" et "Utopie".

Notons que le thème de la société alternative a été choisi par le 6e Printemps de Universités Populaires à Aix-en-Provence en juin 2011 et sera abordé au 7e Printemps en juin 2012 à Ris-Orangis.

Voir également ci-dessous deux textes d'Octavio et Ariane sur "L'émergeance de l'ordre" et une proposition pour le jeu.

 

Octavio :

D'où émerge l'ordre ?


C’est - me semble-t-il - une bonne question. Et pas seulement comme question philosophique ou scientifique; car, elle peut être une des questions plus pertinentes dans les temps d’incertitude et perte de repères (politiques et éthiques) que nous vivons.
Selon le dictionnaire, l’ordre est la manière d’organiser, de classer des choses, et, dans un sens politique, social et moral, ce qui permet à la société de fonctionner harmonieusement…
Mais, comme nous le savons bien, cette harmonie n’est pas toujours conçue de la même manière par tous. Divergences entre les membres des sociétés humaines qui font naître la contestation d’un tel “ordre” vécu comme confiscation de la liberté de la part du groupe détenteur du Pouvoir au sein de la société.
Nous savons aussi, par l’histoire, comme s’est instauré l’ordre hiérarchique dans les sociétés humaines. Mais, ce que nous ne savons pas, c’est si un tel ordre était et est vraiment nécessaire pour la vie en commun des êtres humains. Si une autre forme d’ordre (un ordre non axé sur la hiérarchie) peut garantir plus harmonieusement cette vie en commun.
Delà qu’il soit si important de savoir d’où émerge l’ordre, ce besoin de s’organiser pour exister et fonctionner. Non seulement pour mieux comprendre la complexité de la nature, mais aussi parce que l’émergence du nouveau y est très commune. En plus, comme le dit Henri Atlan: “Tout se passe comme si notre raison ne pouvait pas supporter l’absence d’ordre et de raison dans les choses”. Et François Jacob: “Qu’ils soient inanimés ou vivants, les objets trouvés sur la terre forment toujours des organisations, des systèmes”.
En effet, le terme, le concept d’ordre a été toujours conçu comme antinomique à celui de désordre: l’un, ce qui est créateur, organisateur, et l’autre, ce qui est destructeur, dispersif, désorganisateur. Or, depuis un certain temps nous savons qu’il est possible d’échapper à cette vision manichéenne des choses, qu’il est possible de concevoir ces termes autrement qu’en les isolant ou en les opposant. Oui, qu’il est possible de les penser non plus en termes d’alternative mais en termes de liaison et d’articulation; car, tout en s’opposant, ce sont des termes qui se nécessitent et sont inséparables. Comment penser la complexité du réel sans penser à la fois l’opposition et la nécessaire articulation entre ces deux termes? Donc, avec Edgard Morin, nous devons les penser dans une relation à la fois de complémentarité que de concurrence et d’antagonisme.
Si nous nous en tenons à ce que nous savons (aujourd’hui) sur l’origine du réel, le “big Bang”, c’est le désordre (un état chaotique, la fameuse “purée originelle”) qui se fait créateur d’ordre et d’organisation. Donc, comment ne pas voir dans le “visage méconnu du désordre” son sens et pouvoir génésique et générateur? En conséquence, nous ne pouvons pas continuer à concevoir le désordre seulement comme destructeur et désorganisateur, mais aussi comme géniteur d’ordre, de stabilité, d’organisation et de développement. Et développement veut dire innovation.
C’est pourquoi les scientifiques nous disent qu’un système émergent n’est pas seulement une somme de choses, mais de choses qui d’une manière ou d’une autre doivent inventer (trouver) un niveau d’organisation pour qu’elles puissent fonctionner ensemble: soit pour devenir un nouveau tout, soit pour devenir un nouveau concept.
Un exemple: ni l’hydrogène (H) ni le nitrogène (N) n’ont l’odeur de l’ammoniaque (NH3); mais l’odeur de l’ammoniaque est une propriété émergente.
Un autre exemple: les gènes n’ont que quatre composants chimiques simples (les quatre lettres de l’ADN : a, c, g, t); mais, c’est l’affinité sélective des informations génétiques, la complémentarité entre elles, ce qui permet à chaque être vivant de sortir des copies de lui même, un nouveau système émergent…
Donc, d’où émerge l’ordre?
Oui, ce que nous pouvons dire c’est que l’ordre naît nécessairement du désordre! La vie même est née du désordre: les remous, agitations, turbulences d’où ce sont formées les premières molécules, macromolécules, cellules vivantes.
Étant, bien entendu, que l’ordre ne doit pas être réduit aux lois, mais qu’il signifie les stabilités, les régularités, les cycles organisateurs, et que le désordre n’est pas seulement la dispersion, la désintégration, car il peut être aussi le tamponnement, les collisions, les irrégularités… Et que la causalité n’est jamais purement mécanique ; mais qu’elle est aussi nécessairement informationnelle. De même que toute organisation est essentiellement auto organisation.
Sans oublier, qu’ordre et désordre ne sont que des concepts, bien que des concepts plus généraux que les concepts hasard et nécessité. (J.Monod). Oui, des concepts inséparables qui nous permettent de concevoir la complexité et l’évolution de tout ce qui est physique, biologique et humain. Mais en n’oubliant que la complexité c’est aussi un concept scientifique et philosophique, et qu’il ne doit pas devenir une idéologie.
Donc, à le retenir dans nos réflexions sur l’illusion, la « société alternative » et même dans celles que nous menons dans l’atelier sur le LUDOTOPY.

"L'émergeance de l'ordre"©RobertSulpice2012

Octavio et Ariane :

Une piste à explorer : un jeu qui nous incite à penser...


Nous pensons que, prenant en compte tout ce que nous avons dit et examiné lors des ateliers réalisés, nous pouvons déjà commencer à explorer des pistes concrètes sur des jeux tels que ceux que nous nous proposons d'inventer.

Donc, commençons par rappeler que l'objectif que nous nous sommes fixé dans cet atelier c'est de tenter d'inventer un jeu qui, au contraire du Monopoly, ne soit pas axé sur les valeurs économiques (l'argent) mais sur les valeurs de l'humain, en tant qu'être social et créateur de culture. Et cela implique logiquement d’écarter tout ce qui pourrait inciter à la compétition, soit entre individus ou entre collectifs, et aussi tout ce qui réduit le jeu à un simple amusement : passer le temps à se "distraire"
(éloigner l'esprit de ce qui le fatigue ou l'obsède...)


Bien sûr, ce jeu là doit être une source de plaisir: non seulement pour éveiller en nous l'intérêt d'y jouer, mais aussi pour que cette envie de jouer s'accroisse à mesure que le jeu avance... Donc, il semble logique de penser que ce jeu ne doit pas être limité par le temps ni par l'obtention d'un résultat. Ce qui veut dire qu'il peut s'arrêter à tout moment ou qu'il peut continuer indéfiniment, et, en outre, qu'il doit être possible de jouer seul ou avec d'autres personnes: soit dans le même "espace" ou à "distance" grâce à internet surtout.


Une de ces pistes pourrait être, en effet, celle proposée par Dorothée (le jeu du Monopoly détourné par la valeur solidarité) ; mais, comme elle-même le reconnaît, dans ce jeu l'on maintient l'esprit de compétition (gagner des points "solidaires") et surtout la solidarité (la possibilité d'être généreux) dépend du hasard (les dés).
Nous proposons donc une autre piste à explorer; car nous croyons qu'elle correspond plus aux paramètres du jeu Lutopy que Robert nous a proposé d'imaginer et que nous avons "défini" plus haut.


Ce jeu, le Logopoly (logos: pensée; polys : plusieurs), serait un jeu pour nous inciter à penser en ayant le plaisir de la réflexion et de la découverte et l'agrandissement de notre connaissance : tant du langage (des mots et des choses) que du monde et de tout ce qui a un rapport aux humains et à leurs rapports entre eux.


Dans ce jeu nous pourrions et devrions exclure toute idée de compétition et du gain mercantile, ainsi que le hasard, qui pourrait être remplacé par l'initiative, individuelle ou collective, de proposer librement des sujets de réflexion et du consensus pour en décider de commencer par un. Et, en ce qui concerne le support matériel de ce jeu cela pourrait être une simple feuille où seraient précisées les étapes méthodologiques du cheminement de ce processus de réflexion et acquisition de la connaissance... Par exemple: la première caisse, pourrait être "choix du sujet", la deuxième choix des mots, la troisième recherches sur ce sujet, la quatrième comparaison de telles recherches, la cinquième évaluation actuelle, la sixième approches nouvelles, etc...


En réalité c'est un jeu qui est la continuité du processus naturel d'acquisition de la connaissance à travers le processus d'humanisation de notre espèce, et il peut permettre de mettre en avant les valeurs que tout au long de l'histoire l'Homme a reconnu comme fondamentales: la liberté de penser, la passion de connaître et l'importance de l'entraide. Valeurs qui impliquent nécessairement des rapports d'égalité dans tous les domaines pour rendre possible l'avancement de la connaissance et même de l'existence de l'humanité.


Bien sûr, désirer utiliser ce jeu en solitaire ou y participer avec d’autres, cela requiert ressentir au préalable le désir de connaître et d’augmenter la connaissance, mais aussi d’avoir la volonté de faire un tel effort. Ce qui, peut-être, n’est pas une envie partagée par beaucoup de gens dans notre société axée sur l’imaginaire du profit, le moindre effort et le résultat. Donc, cela veut dire que nous devrons nous efforcer de trouver les moyens de le rendre le plus motivant possible. Mais cela ne doit pas être trop difficile… En effet, les temps actuels posent le besoin urgent de changer d’imaginaire social et de trouver une alternative à la société capitaliste. Delà que ce jeu puisse s’inscrire dans cette démarche de construire l’utopie non pas comme un chemin (un projet défini et bien ficelé) mais comme un cheminement qui se fait dans la complexité du monde et la multiplicité des approches.


En conclusion : nous proposons de commencer à explorer le plus tôt possible cette piste, puisque cela n’empêche pas de continuer dans les prochaines séances le programme de rencontres et de projections annoncées.

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 2 du 17 décembre 2011


Il nous faut maintenant préciser le projet qui nous réunit et tenter de définir ensemble les moyens et les chemins pour y parvenir.


Découvrir et tester par le jeu d'autres formes sociétales


Il s'agit de concevoir un jeu qui permettrait d'aborder un, (ou plusieurs) système(s) d'organisation(s) sociale(s) aux caractéristiques différentes de celui dans lequel nous vivons aujourd'hui (et qui donne des signes de fatigue de plus en plus alarmants).


Nous avons connaissance d'une certaine quantité de concepts aux caractéristiques différentes que l'on range habituellement dans le tiroir "Utopies".


Peut-on inventer un jeu capable de familiariser un large public avec ces concepts ?


Jeux compétitifs et coopératifs

La plupart des jeux visent à éliminer l'adversaire pour pouvoir gagner. Jeux de compétition, d'élimination, ils se situent dans un contexte guerrier. On les nomme jeux « compétitifs ».


Il existe une autre catégorie, très peu représentée, nommée jeux coopératifs.


Un jeu coopératif, ou jeu de coopération, est un principe de jeu dans lequel tous les joueurs gagnent ou perdent ensemble. Les actions des joueurs doivent donc être menées conjointement ou en concertation pour atteindre un objectif commun. Au lieu de jouer équipe contre équipe (comme dans un match de football par exemple) ou les uns contre les autres (jeux vidéo), les joueurs tentent de réaliser un objectif ou de résoudre une énigme ensemble.

D'après Wikipédia:
Un jeu coopératif comprend nécessairement trois points :
1. Une action et réaction de la part de tous les membres du jeu (joueurs ou équipes lorsque trop de joueurs sont impliqués) pour que les joueurs progressent dans le jeu
2. Un critère de fin de jeu (délais impartis par exemple, ou fin de pioche, etc...) le rendant « anticipable » par tous les joueurs.
3. A la fin du jeu, s'il y a victoire, les joueurs ont tous, soit gagné, soit perdu ensemble.
Les règles peuvent affecter à chaque joueur un personnage avec des facultés et/ou des items (jetons, cartes, pion, etc) spécifiques, mais tout en favorisant l'échange et le partage entre joueurs au long du jeu. (Wikipédia)

 


En ce qui concerne notre étude, trois cheminements peuvent être déjà envisagés en parallèle:


1- Faire émerger et lister les idées, les concepts, qui pourraient être le socle d'un "Texte" représentatif d'un nouvel ordre social, économique, politique etc…
Les clarifier si besoin, les classer, les ranger, pour ensuite les utiliser, les mettre en situation.
En faire les éléments du jeu.


2- S'intéresser à d'autres jeux pour y récupérer, y emprunter certains éléments.


3- Parcourir le cheminement à l'envers en remontant le temps.
Considérons notre jeu terminé et disponible gratuitement sur internet; qu'avons nous été obligés de réaliser étape par étape pour aboutir à ce résultat ?

 

A titre d'expérience, voire d'exercice, nous avons visionné une partie du film "Les Sentiers de l'Utopie" (d’Isabelle Fremeaux et John Jordan) en essayant de noter les éléments qui nous semblent susceptibles d'être intéressants en vue d'une future utilisation.

On peut voir le film ou le revoir sur le net: http://www.editions-zones.fr/spip.php?article126

Il a été demandé à chacun (qui le souhaite) d'envoyer par mail (robsu@free.fr) ses choix de concepts et commentaires de façon à commencer à remplir le réservoir d'idées dans lequel nous allons puiser par la suite et aider à la rédaction du compte-rendu.

Création d'une bibliothèque sur internet résultant de l'addition des bibliothèques personnelles de chaque participant à l'atelier. Pour démarrer cette action, il est demandé à chaque participant de faire une liste des ouvrages (livres, vidéos...) qu'il pourrait faire circuler. Chacun gérant le prêt de ses livres.

Au cours d'une prochaine séance nous aurons à tester un jeu particulier, à la fois compétitif et coopératif, le" jeu de l'ïle" avec Robert Majenti professeur d'économie.

 

LES COMMENTAIRES REÇUS

 

Hélène :


L'avenir n'est plus ce qu'il était. Alors essayons d'en inventer un nouveau et meilleur.
Quelques idées communes aux utopies:
-indissociables d'une critique de la société dans laquelle on vit
-inventer un nouveau modèle basé sur la solidarité humaine : ce qui nécessite rêve et détermination.
Pour cela , différentes pistes:
-chacun doit examiner son rôle dans le système et se demander quoi faire individuellement et collectivement pour en sortir.
-se regrouper pour agir ensemble, partager et ainsi multiplier nos compétences;
-se réapproprier ce qui nous appartient,
-parvenir à une liberté la plus large possible, en être responsable.

 

Octavio:

Voici ce que l'autre jour j'ai retenu de la partie que tu nous as présenté du film "Les sentiers de l'utopie":


1° J'ai été frappé par l'incapacité (ou manque de courage?) des réalisateurs, de cette critique de la société actuelle, d'aller jusqu'à la racine des rapports sociaux capitalistes, et, du même coup, de leur courir, frustrant et même fatigant, après des "miracles" rencontrés dans son périple européen... C'est vrai que le format du film documentaire les a très probablement contraint de privilégier la "forme" au contenu ; mais, en agissant ainsi, tant la critique que la proposition restent pour moi très superficielles et très dissemblables. De plus, dans toutes ces expériences montrées, il s'agit plus de résistances au néolibéralisme que des vrais sentiers d'utopie collective. Au moins, telle que je la conçois et telle qu'Henry Solans nous l'a définie: une forme sociale égalitaire et non hiérarchique.


2° Nonobstant, il me semble que le fait positif que l'on peut retenir de ce film c'est de nous montrer -même si ce n'est pas leur objectif- le risque de rester sur une vision purement idéologique dans notre démarche, et, donc, de ne pas voir suffisamment la complexité des rapports de pouvoir qui règlent le réel de cette société du confort (le capitalisme). C'est-à-dire: que la réflexion sur ce que nous avons vu du film doit nous inciter à être beaucoup plus exigeants et précis sur nos analyses des mécanismes qui font fonctionner le capitalisme et de ceux que nous voulons mettre à l'œuvre pour éveiller le désir et la volonté de se sortir de ce système irrationnel, injuste et mortifère.
Car l'idéologie capitaliste ne doit pas être réduite au discours mensonger de tous leurs propagandistes, puisque elle est aussi la représentation spontanée que les gens se font de la réalité sociale régie par la logique du marché et de l'autorité induite par le principe d'excellence qui divise la société en dominants et dominés.


3° Si nous voulons inventer un jeu pour combattre l'envie d'avoir plus et du paraître capitaliste, de manière à ce que l'être soit plus important que le faire et ainsi pouvoir mettre fin à "la masse extraordinaire de souffrance que produit un tel régime socio-économique" (Bourdieu), il nous faudra donc ne pas oublier que, même si lui l'oublie, le politique a joué un rôle aussi important que l'économique pour en arriver à un tel gâchis... Ce qui signifie que l'État ne peut être considéré comme une conception purement instrumentale, fonctionnaliste. C'est-à-dire: soit "un outil d'organisation de la liberté des marchés", soit "un outil de contrôle des marches"; car, même en contrôlant, il est un outil au service des marchés. Et cela encore plus dans le cas où il serait envisagé comme un "État mondial" -cette "utopie" terrifiante anticipée par les Orwell, Huxley, etc...


4° Pour conclure mes impressions, il me semble que nous devons aussi ne pas idéaliser trop le retour à la "nature", à une vie de simplicité et du nécessaire, comme une des voies paradigmatiques d'utopie; car, la complexité de la modernité exige des approches plus adaptées à l'être que nous sommes aujourd'hui, et moins encore des approches uniques, sectaires, limitatives de la créativité humaine. Pour combattre l'esprit de compétition, de réussite individuelle, de réduction de l'être à soi, qui cherchent à développer les jeux axés sur la valeur du confort matériel représenté par le quantitatif (l'argent), nous devons, me semble-t-il, non seulement inciter à développer le désir du qualitatif et de l'esprit coopératif, donc collectif et solidaire, mais aussi laisser en permanence ouverte la possibilité d'imaginer, d'inventer et d'expérimenter des formes nouvelles de distraction et d'amusement qui puissent produire du plaisir et étendre notre connaissance du monde et de nous mêmes.

 

Dorothée:

Comme je ne puis me rendre à ton atelier cela ne m'empêche pas d'y penser. Aussi j'ai une idée à te proposer et à retravailler sans doute mais qui peut-être une piste pour le jeu "Lutopy" :
Monopoly étant jeu du capital j'ai pensé à un jeu solidaire pour les sans-abris :
Au lieu d'acheter lorsqu'un joueur accède à un beau quartier, il l'échange avec le moins nanti, recevant ainsi des points solidaires .
Lorsque le joueur tombe sur une case plus pauvre que tous les autres, celui qui échangera son bien aura également des points solidaires à définir.
Et le gagnant bien sûr sera celui qui aura cumulé le plus de points solidaires .
Ainsi le hasard est préservé et le jeu lui même pourait conserver sa configuration et même peut-être les mêmes billets prenant alors valeur de générosité.
Reste à définir le rôle de la prison et des autres cases du centre dont je ne me souviens plus de leur objet ? Le droit de rejouer peut-être, plus une ambulance il me semble? C'est un peu loin !!
Enfin voilà une ébauche d'idée qui pourrait être creusée.

 

Robert:

L'idée de Dorothée me suggère une piste d'option minimaliste qui pourrait être de conserver au maximum le Monopoly et de le détourner avec quelques modifications mineures et une règle complètement revue.

Un petit groupe de passionnés pourrait tester la formule, faire quelques essais, et ensuite nous faire part de leurs expériences et remarques, lesquelles pourraient servir de base à une discussion-débat au cours d'un prochain atelier.

 

Raphaël:

La véritable utopie transporte avec elle une part volontaire d'excès, d'extravagance, d'auto-dérision et d'humour. L'imaginaire y resplendit. Comme une pierre lancée trop loin se transformerait en météore. Elle contient par là sa part de défiance, de scepticisme donc de lucidité poétique aigüe, libre et joyeuse. Ce que j'ai pu percevoir jusque là s'apparenterait plus à de nobles projets induits par la nécessité.

Une utopie par personne!

 

Montsé:

Ma réflexion est lente et hésitante à être exprimée, souvent embrouillée, çà ne facilite pas les choses.
J'interviens en particulier, à la lecture de la réaction au sujet du film-documentaire " les Sentiers de l'Utopie"
J'en conviens, ce document est sans doute loin d'être parfait: la forme, le fond (?).
Pour ma part je me trouve dans cette période, ou l'injustice de cette société où l'on vit m'a rendue de plus en plus exaspérée par tout ce que les "Insignifiants" avons à subir, et... Lorsque il nous est permis, d'au moins prendre connaissance, par quoiqu'il en soit, un (livre ou film) qui témoignent, exposent des exemples concrets d'expériences  réelles tentées, plus ou moins réussies, dont je partage, pour certaines,  plus ou moins, leur sujet pris en exemple. Malgré des imperfections,  je ne peux que me réjouir que cela ait le courage de démarrer, d'exister. Pour n'importe laquelle de ces expériences il faut, comme on dit "en vouloir".
                  Je me réjouis car, même si l'on pense que l'on perd notre objectivité "Globale" en regard de notre sortie du Capitalisme (à mon avis pourtant je suis loin d'oublier cela), mais, le PROBLEME est tellement ENORME que mettre en place ICI et MAINTENANT ces réalités, à mon avis est essentiel, car souvent, en voulant changer ce "Global" on "ne s'exerce pas à préparer ce  "Global" que l'on souhaite, anti- autoritaire, égalitaire, juste, solidaire ,etc...
                 Voilà ma réaction première à fleur de peau, et peut être hors propos pour l'apport valable à ce JEU de L"UTOPY". Je voudrais bien que cela permette à faire avancer le "SCHMILBLIC", (comme disait Coluche je crois)  pour cet atelier de l'UTOPY de cette Université Populaire.

 

 

Des rapports étroits avec la réflexion sur une société alternative de l'Atelier Philo m'amène à vous proposer ce texte et un lien pour pouvoir rejoindre le blog de l'Atelier Philo:

https://groups.google.com/group/atelierphilosophieupp?lnk=

 

 

David A.:

¿UNE SOCIETE ALTERNATIVE?
 
Ma première réaction à la recommandation de "Penser une société alternative" serait celle-ci: "¿Une société alternative?. NO, GRACIAS". Pour les raisons suivantes, personnelles, que je vais essayer d´expliquer succinctement.
Qui dit "société alternative" pense à une société radicalement différente de celle dans laquelle nous vivons. L´égoïsme serait banni de cette société future, ainsi que l´individualisme, l'exploitation de nos semblables, la destruction de notre environnement, etc., etc. et, peut-être même, la peur de la mort.
 
Une telle société a toujours existé: sur le papier et dans la pensée des poètes, des prédicateurs, des philosophes, des grands révolutionnaires. Elle a même été décrite avec une précision un peu inquiétante, par les utopistes de tout poil, qui voulaient que l´humanité se débarrasse de ses scories, de ses mauvais penchants, de ses vices, grâce à un cadre idyllique ou elle pourrait s'épanouir et se consacrer, exclusivement, à faire le bien, à combattre le mal, à aimer ses semblables et à contrôler ses pulsions jusqu'à en oublier l´origine.
 
¿Qui pourrait renoncer à l´utopie et, encore moins, à vivre et à s´épanouir dans un tel cadre? Le problème qui se pose, à mon  avis, est celui de la liberté et du bonheur, deux besoins profonds et deux grandes aspirations de l´homme qui, lorsqu'ils sont  accordés d´en haut par ces faiseurs d´utopie, une fois parvenus au pouvoir, peuvent être non seulement indigestes, mais mortels (Goya signait ainsi un de ses "Caprichos": "EL SUEÑO DE LA RAZÓN PRODUCE MONSTRUOS").
 
Souvenons-nous de la phrase d'un jeune révolutionnaire appelé Saint Just, "l'idée de bonheur est une idée neuve en Europe" qui, lorsque je l'ai entendue (ou lue) pour la première fois, m'a ému et  paru d'une très grande beauté. Ce n'est que beaucoup plus tard, lorsque j'ai voulu savoir qui était en réalité ce jeune homme épris d'égalité et d'un esprit révolutionnaire sans tache (il fut victime à son tour de la guillotine), que j'ai lu une partie du discours, à la fois exaltant et inquiétant,  qu'il a prononcé le 3 mars 1795 à la Convention Nationale: " IL VAUT MIEUX HATER LA MARCHE DE LA REVOLUTION QUE DE LA SUIVRE ET D´EN ETRE ENTRAINE. QUE L´EUROPE APPRENNE QUE VOUS
NE VOULEZ PLUS UN  MALHEUREUX NI UN OPPRESSEUR SUR LE TERRITOIRE FRANCAIS. QUE CET EXEMPLE FRUCTIFIE SUR LA TERRE, QU´IL PROPAGE L'AMOUR DES VERTUS ET DU BONHEUR… LE BONHEUR EST UNE IDEE NEUVE EN EUROPE". 
 
Personnellement, j´ai assez de mal a définir les contours, la couleur, et les bienfaits réels de ce bonheur que nous promettent, ou nous ont toujours  promis, les idéologies et les religions de tout poil. Je crois plutôt, à cette aspiration profonde de l´homme à se débarrasser de la gangue, de la boue qui lui colle de partout et l´empêche de vivre. Pas de société alternative à la place de cette poussée lente, mais plus sûre. Si elle ne disparait pas, bien évidemment. Pensée profonde: la révolution sera donc lente, collective, ou ne sera pas. Un des slogans du mouvement du 15M qui a commencé à ébranler une société comme l´espagnole, endormie, chloroformée par trente ans de dictature et trente de démocratie-bidon, exprimait bien cette pensée: "TODOS DESPACITO EL MUNDO SERA MAS BONITO".

 

 

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ATELIER "LUTOPY" SÉANCE 1 du 26 novembre 2011

Avant de voir quelques projets commentés réalisés par Robert Sulpice au cours de sa carrière de designer, nous avons passé en revue quelques aspects du projet:

L'atelier LUTOPY est différent des autres ateliers dans son fonctionnement. Ici sans participation, le projet ne peut se développer.
Sachant quand même que celui qui ne veut pas intervenir est aussi le bienvenu.


TROIS POINTS FONDAMENTAUX/ LA MÉMOIRE, LES CONCEPTS ET LE RANGEMENT


LA MÉMOIRE, LA TRACE

Pour suivre le déroulement du projet, et pour permettre à ceux qui viendront nous rejoindre en cours de projet d'en prendre connaissance, il est nécessaire de garder des traces et de les rendre accessibles.
Comment allons-nous procéder ?
Pour ne pas répéter les problèmes soulevés par le compte-rendu dans l'ex-atelier Philo,
chaque intervenant pourrait garder une trace écrite de ses interventions et l'envoyer par mail à (robsu@free.fr) qui pourrait ainsi mettre au net le compte-rendu facilement et rapidement. De plus cet espace sur le net est accessible à tout moment.
Essayons...

FAIRE REMONTER LES CONCEPTS
Nous les trouvons partout. Dans les livres, les journaux, les magazines, sur internet, dans nos discussions, même sur l'écran de la télé. Le plus difficile est de prendre l'habitude de les noter et de les placer dans le tiroir "À utiliser" ou dans le réservoir d'idées (ou de concepts). Les amener à l'atelier ou les envoyer par courriel.

LES TRAITER, LES RANGER, LES CLASSER,

PUIS LES UTILISER
Investiguer dans le jeu, l'anti-jeu... Jouer avec les concepts. Réaliser des tentatives, des simulations...

ET TESTER les solutions trouvées pour pouvoir les critiquer et faire des choix.

AUTRES POINTS ABORDÉS:

Liste des mails des participants à tenir à jour.

Imaginer un moyen pour mutualiser les documents

 

Projection de travaux / QUESTIONS

Voir les projets commentés réalisés par Robert Sulpice

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LES COMMENTAIRES REÇUS

Renée:

Importance du contexte, du choix du moyen de communication et de l'habileté dans la présentation de l'objet.
La réussite peut être indépendante de la dépense engagée, par le recyclage de matériaux ou d'objets existants par exemple.
On ignore si la recherche aboutira.
La lenteur peut être efficace.
La transgression peut être nécessaire.
Les forces antagonistes peuvent amener à la solution.
Une remarque :
Certains vont imaginer d'abord l'objet et ensuite les étapes pour y parvenir et d'autres vont chercher des éléments susceptibles d'appartenir à l'objet.
Une idée :
J'ai vécu un mois à Burgos il y a longtemps, chez l'habitant, et la dame, institutrice à la retraite, me racontait que durant la guerre civile espagnole elle avait 100 élèves dans sa classe auxquels elle devait apprendre à lire.
Comme elle était en Andalousie à l'époque, elle mettait les élèves dans la cour où elle avait dessiné les lettres sur le sol.
Elle plaçait un élève sur chacune des lettres qui devenait lui-même la lettre. A partir de cette idée elle créait un apprentissage incarné de la lecture. D'après elle ce fut un succès.
C'est un peu l'homme sandwich.
Peut-on tirer une idée de cela ?

 

Octavio:


Il me semble qu'avant de commencer à penser la possibilité d'un jeu non aliénant, il nous faudra faire encore un effort de réflexion sur la manière plus ou moins cachée que le système dominant aujourd'hui, le capitalisme, présente les jeux dits "distrayants".
Je le crois nécessaire pour ne pas tomber inconsciemment dans les pièges psychologiques et idéologiques qui nous font avaler, sans le vouloir, l'idéologie de la compétition capitaliste.

 

Robert:


En prélude à l'atelier de design "Lutopy":
"Le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus fatale et la plus ancienne maladie des Républiques". (Plutarque)

Dans Le Monde un supplément de 8 pages à l'occasion des 3 jours de débats à la MC2 de Grenoble.
http://www.refairesociete.fr/

 

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L'origine :

Une question a été posée au cours d'une réunion sur le futur de l'UPP en 2010-11: "Que peut, chacun d'entre nous, apporter à l'UPP ?"
En effet chacun de ses auditeurs possède une expérience singulière qu'il pourrait faire partager.

Pour ma part c'est celle du design d'objets. Plutôt que de ne faire qu'une conférence sur cette pratique, je propose d'animer un atelier dont le but est de concevoir ensemble un objet.


Quel objet ?
Un objet qui nous permettrait de clarifier autant que faire se peut nos idées et les faire découvrir aux autres.
Ces autres s'intéressent à quoi ?
A beaucoup de domaines, certes, mais particulièrement en dehors de l'argent, au pain, au sexe, aux objets et aux jeux.

Le jeu, un jeu peut être une sorte de "cheval de Troie".


Un jeu, le Monopoly peut être considéré comme un outil de compréhension et de diffusion du capitalisme. (Bien qu'il ait servi au départ d'outil de compréhension du capitalisme à usage des socialistes).
Pouvons-nous inventer un jeu qui permettrait de diffuser les idées d'un monde futur centré non plus sur l'argent mais sur l'humain ?
Si nous regroupons quelques cerveaux "disponibles" au sein d'une structure informelle et complètement ouverte, nous pourrions imaginer un "Wikijeu" autour d'un monde futur. Nous appellerons provisoirement ce jeu "Lutopy"